Interview vilakazisport.com : « Le basket ne sera jamais aussi populaire que le foot au Cameroun »
Depuis maintenant sept ans, Luc Mbah a Moute fait partie des tous meilleurs joueurs africains évoluant en NBA. Entretien avec l’ailier camerounais des 76ers de Philadelphie, qui est resté très proche de ses racines.
Vilakazi Sport – Vous avez commencé à jouer au football étant jeune. Rêviez-vous de devenir footballeur professionnel à cette époque ?
Luc Mbah a Moute – Effectivement. Comme tous les enfants qui grandissent au Cameroun, j’ai toujours rêvé d’être footballeur professionnel. Dans ce pays, le ballon rond, c’est comme une religion !
Pourquoi être passé ensuite au basket ?
Mon frère se trouvait dans une autre école que la mienne, dans laquelle il y avait un terrain et une équipe de basket. Je l’y rejoignais souvent le soir pour qu’il m’apprenne à jouer. Étant donné qu’on faisait tout ensemble, je lui servais de partenaire.
Quelles sont les stars de la NBA vous ayant fait rêver étant jeune ?
Principalement quatre joueurs : Penny Hardaway, Tracy Mcgrady, Scottie Pipen et bien évidemment Michael Jordan !
Aujourd’hui, quels sont les joueurs qui vous impressionnent le plus ?
Derrick Rose est le joueur qui m’impressionne le plus à l’heure actuelle. Malheureusement, ces dernières années, il a dû faire face à certaines blessures. Mais lorsqu’il est opérationnel, le joueur des Bulls de Chicago est vraiment dangereux !
Pourquoi y a-t-il moins de talents en NBA provenant d’Afrique que par le passé ?
Je pense qu’il y a toujours autant de talents africains en NBA qu’il y en a eu par le passé. Le problème, c’est qu’il existe plusieurs joueurs issue de la génération Desagana Diop et Didier Mbenga qui ont arrêté leur carrière. Mais la relève est en marche.
« Je ne pense pas être reconnu à ma juste valeur »
Pourquoi le basket n’est pas aussi populaire que le football au Cameroun ?
Je pense pas que le basket ne sera jamais aussi populaire que le football au Cameroun. Notre équipe de foot a connu beaucoup de succès a l’échelle internationale dans les années antérieures. Je pense notamment au quart de finale atteint en 1990 lors du Mondial en Italie. Elle a également été championne olympique en 2000 et a remporté la Coupe d’Afrique à quatre reprises (1984, 1988, 2000 et 2002, Ndlr). Ce palmarès est incomparable avec celui des Lions Indomptables du basket et explique en bonne partie la différence de popularité entre les deux sports.
Pensez-vous aujourd’hui être reconnu à votre juste valeur ?
Non, je ne pense pas l’être. J’estime que les médias africains en général, et camerounais en particulier, ne font pas un assez bon travail quand il s’agit de faire la promotion d’autres sports que le football et d’autres figures sportives que les footballeurs.
Le Basketball without Borders (BWB) est un programme qui vous a aidé pendant votre jeunesse et auquel vous avez ensuite participé. Pouvez-vous nous en parler ?
Il s’agit d’un événement qui réunit les meilleures jeunes joueurs africains. Ceux-ci ont l’occasion d’assister à des ateliers de travail avec des coachs et joueurs de NBA. C’est un événement qui m’a beaucoup aidé parce que c’est en y participant que j’ai réalisé pour la première fois que j’étais l’un des meilleurs joueurs en Afrique.
Pouvez-vous également nous présenter le « Mbah a Moute Basketball Camp », événement que vous organisez chaque été au Cameroun ?
C’est un événement qui réunit les 50 meilleurs joueurs jeunes du Cameroun. Lors de celui-ci, on donne des instruments de travail qui leur permettront de développer leur technique, aussi bien sur le plan individuel que collectif. C’est aussi un événement qui permet de détecter les meilleurs joueurs du Cameroun et de la sous-région. Ils ont ainsi l’opportunité de réaliser leur rêve qui est de sortir du pays pour continuer leur éducation, en utilisant le basket comme tremplin, et éventuellement devenir des joueurs professionnels.
Une fois votre carrière de basketteur sera terminée, imaginez-vous retourner vivre en Afrique ? Quels sont les projets que vous souhaiteriez développer à l’avenir sur ce continent ?
Une fois ma carrière terminée, je compte rentrer au Cameroun. Mais, je ne suis pas sûr que ça se fera immédiatement après que j’ai raccroché. Sinon, j’envisage de travailler à la direction générale d’un club de NBA et j’espère un jour posséder une académie de basket au Cameroun abritant les meilleurs talents d’Afrique.
Source : http://vilakazisport.com
landry kamtchoum
Avr 22, 2015 @ 00:26:03
Luc Merci pour tout ce que tu fais pour la Cameroun tu es un vrai Lion indomptable